Véronique Oberli, infirmière sans concession
En janvier 2023, la présidente de notre association a été désignée par l'Association Suisse des infirmièrs (ASI) comme candidate à la médaille Florence Nightingale, qui récompense au niveau mondial un engagement exceptionnel pour les soins infirmiers. Nous publions ici le texte envoyé au CICR, qui résume son action et sa motivation
L'important, c'est l'autre
Rencontrer les patients, les écouter, les regarder, vivre leur environnement. Pour Véronique Oberli-Monnier, soigner dépasse l’acte médical. Que ce soit en Suisse, dans son activité d’infirmière à domicile, ou en République démocratique du Congo, elle agit de la même manière. Toutes et tous méritent attention, que l’on se démène pour leur amener soulagement et confort de vie en diminuant la souffrance..
Depuis plus d’une décennie, Véronique Oberli-Monnier a réalisé son rêve d’adolescente: pratiquer le métier qui l’a appelé sur le continent africain. Chaque année, elle se rend à Bukavu et ses environs (République démocratique du Congo), pour soigner, écouter, partager, encourager et développer les projets qu’Un Seul But, l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) créée en 2013, soutient..
Pour Véronique Oberli-Monnier, Un Seul But représente un investissement quotidien en Suisse et en RDC. Dix mois durant, elle prépare sa mission annuelle en Afrique. Elle sillonne la Suisse pour trouver et récolter des tonnes de matériel qui correspondent aux besoins identifiés dans chacun des projets soutenus par l’association. Dans le secteur médical, il s’agit par exemple de brancards, blouse de soins, lingerie, draps pour hôpitaux, perfusions, outils d’auscultation, pansements, matelas, déambulateurs, chaises roulantes, etc…) Régulièrement, des médecins arrivant à la retraite prennent contact pour offrir le mobilier et les instruments de leurs cabinets. Plusieurs médecins congolais ont ainsi pu s’installer, ce qui n’aurait pas été envisageable autrement. Chaque année, Véronique Oberli-Monnier prépare des cours sur la nutrition (une très grande part de la population souffre de problèmes d’estomac), le traitement des plaies, des brûlures, ou encore le bien-être physique, qu’elle expose dans les écoles d’infirmières, les hôpitaux ou même auprès de médecins.
Mais Un Seul But n’est pas seulement actif dans le médical. Partant du principe qu’un des piliers de la santé est une éducation de qualité, plusieurs écoles sont soutenues. Du matériel scolaire et pédagogique (cahiers, livres de lecture, dictionnaires, crayons, etc.), ainsi que, pour les enseignants, des méthodes inclusives, sont envoyés sur place. Enfin, l’ONG et sa fondatrice promeuvent également le vivre ensemble, essentiel dans des régions où les populations sont déchirées par des conflits violents. Et pour y parvenir, l’association s’appuie sur le sport qui permet de promouvoir l’échange, le respect de soi et des autres, la solidarité, le vivre-ensemble, l’esprit d’équipe ou encore l’émancipation, notamment celle des jeunes filles, un élément primordial pour Véronique Oberli-Monnier. Le sport permet également de sensibiliser les populations à la santé, la nutrition, l’hygiène corporelle et sexuelle et l’égalité des genres.
Sur place, Véronique Oberli-Monnier collabore avec des médecins, des infirmières, des éducateurs, des enseignants et des entraîneurs de sport, prolongement sur le terrain de son action. Ils sont aussi les personnes de confiance qui distribuent le matériel récolté en Suisse auprès des destinataires et des populations. Chaque année, un container de 15 tonnes est acheminé. Chacun des plus de 1200 cartons qui le compose a un destinataire et un objectif bien précis. Ceci pour remplir le principe cardinal d’Un Seul But: que l’aide réponde à des besoins identifiés et immédiats. A relever qu’Un Seul But ne distribue pas d’argent. L’ensemble des dons récoltés auprès de la communauté de soutien (450 personnes fidèles) est utilisé pour financer l’envoi du container et le stockage du matériel récolté (voir les newsletter annuelles).Au fil des années, ce sont des dizaines de projets médicaux, scolaires et sportifs qui ont été lancés et soutenus.
Son engagement et son courage crée du soutien
Au Congo et en Suisse, Véronique Oberli-Monnier, par son action, son écoute et son dévouement au service des patients, amène de nombreuses personnes à la soutenir. Cela va de médecins réputés, présents pour la conseiller par messagerie, lorsque sur place elle se retrouve face à l’horreur, aux professionnels du sport (notamment des footballeurs) qui lui confient matériel, conseil et méthodes d’entraînement.
Dans le sud-Kivu, son action désintéressée, mais précise, sa volonté de casser les barrières, de soigner son prochain jusque dans les endroits les plus inaccessibles, lui confèrent reconnaissance et respect général, des politiques à la population, en passant par l’Eglise. Même les milieux liés à la criminalité lui sont reconnaissants pour son action dans les prisons surpeuplées, nids de violence et mouroirs épidémiques, où elle n’hésite pas à s’investir pour lutter contre la malnutrition, ou soigner, par exemple, blessés par balle ou grands brûlés au fer à repasser ou ébouillantés, dans une infirmerie abandonnée par le gouvernement, mais que l’association soutient. Car Véronique Oberli-Monnier, que tout le monde appelle “Da Véro”, est également détentrice du “secret” contre les brûlures.
Jour après jour, Véronique Oberli-monnier s’investit totalement dans ce qui est devenu l’oeuvre de sa vie. Des actions au service des autres mues par l’échange et le partage. Ceci, quelles que soient les conditions. D’ailleurs, ces dernières se sont considérablement détériorées dans la région ces trois dernières années. Le Covid et ses restrictions a isolé la région, entraînant des pénuries diverses (alimentaires, de médicaments, etc…). L’éruption volcanique à Goma a jeté des milliers de réfugiés sur les routes. La réapparition des rebelles du M23 diffuse la peur dans la population. La guerre en Ukraine a entraîné une inflation faramineuse qui nourrit la famine, accentuée par des pluies torrentielles qui font pourrir les récoltes. Un ensemble destructeur qui favorise les maladies et la mortalité.
De quoi se décourager? Pas vraiment. Aux “A quoi bon s’investir” qui reviennent sans cesse, Véronique Oberli-Monnier répond par un engagement renforcé. A sa manière, nourrie à la confiance en son prochain; en se déplaçant avec les moyens du bord, parfois à moto, pour se rendre dans les villages les plus reculés, les camps de lépreux ou ceux dans lesquels vivent des femmes seules avec leurs enfants, souvent victimes de viols.
A chaque fois, ces visites donnent lieu à des traitements sur le vif – Véronique a toujours, comme pour les soins à domicile, un sac de soins sur l’épaule. Souvent, elle continue à suivre ces traitements à son retour en Suisse, diffusant instructions et conseils aux soignants et aux patients sur place, par la magie des messageries. Ou s’il le faut, en faisant acheminer le bon médicament ou la bonne pommade par des amis qui font le voyage. Car comme Véronique Oberli-Monnier le répète inlassablement: “Ses anges sont toujours là pour l’aider à trouver une solution.”
UN BALLON POUR VIVRE ENSEMBLE
UN BALLON POUR VIVRE ENSEMBLE
Pourquoi Un Seul But est né dans le sillage du sport, et du football en particulier
Le sport est un jeu. Il apporte la joie, le bien-être physique et mental. Mais il est aussi un outil pour améliorer la vie des enfants, les rassembler, les éduquer, créer des liens et renforcer le sentiment d'appartenance!
Nos amis entraîneurs burundais, Gervais et les autres, l'ont bien compris. Gervais, passionné de football, entraînait ses petits même durant les pires années de guerre civile. Le ballon permettait aux enfants de s'éloigner des horreurs qu'ils vivaient au quotidien.
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En 2011, nous avons fait la connaissance de Paul et Adrien, congolais du Kivu avec qui nous nous sommes liés d'amitié, et chez qui arrivent les containers envoyés depuis la Suisse. Eux aussi, passionnés par le ballon, ont mis en place des projets sportifs dans les écoles et dans la prison de Bukavu.
Tous utilisent le sport comme véhicule pour un partage de valeurs humaines, éducatives et de promotion de la santé.
Voici, en quelques points, leur travail effectués avec le soutien d' UN SEUL BUT auprès des enfants
et des jeunes de la région des Grands-Lacs:
Activités sportives
Introduction du sport à la récréation et dans le programme scolaire. Après l'école, ils organisent des entraînements de football, de basket et de volley avec l'aide des enseignants et des jeunes du village. Ces entraînements sont donnés de manière bénévole. Aucun coach n'est rémunéré
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Apprentissage des valeurs de respect et de solidarité
Les jeux d'équipe, l'effort en groupe, les matchs inter-communes, les championnats, permettent aux enfants de développer la notion de respect, pour soi et pour les autres. La confiance en soi est aussi favorisée, tout comme l'esprit d'entraide et de solidarité
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Activités éducatives extra-scolaires
Grâce à l'envoi de matériel scolaire, de dictionnaires, de livres de lecture, de cahiers, de crayons, les entraîneurs ou les aînés peuvent aider les petits à Apprendre à lire et écrire ou les aider dans leurs devoirs.
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Promotion de la santé
Les coachs favorisent une sensibilisation à divers thématiques de la santé, telle l'hygiène corporelle, la nourriture, les addictions à l'alcool et à la fumée, la violence et abus sexuels, le sida.
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Sport dans la prison
Le sport dans la prison permet d'offrir une structure, de redonner le sens des responsabilités, une certaine discipline, d'affermir l'esprit d'équipe. Il offre aussi une fenêtre sur l'extérieur, un moment de détente et de liberté.Lor
Respect et solidarité par le sport!
Respect et solidarité par le sport!
Avant chaque compétition, un athlète se prépare avec soin. Il peaufine les détails de ses gestes, qu'il tentera d'appliquer sur le terrain pour atteindre son objectif.
Pour UN SEUL BUT, c'est pareil!
Depuis dix ans, la petite ONG neuchâteloise se démène sur le terrain pour faire passer le respect des droits humains dans deux régions difficiles d'Afrique des Grands-Lacs: le Burundi et le Sud-Kivu (République démocratique du Congo). Deux régions où les conflits inter-ethniques attisés par les appétits économiques des grandes puissances ont broyés la considération de l'autre jusque dans les villages les plus reculés.
En Suisse, l'ONG récolte du matériel scolaire, pédagogique, sportif et médical. Chaque année, un container de matériel est envoyé à Bukavu.
Au Congo, dans cette région malmenée par la violence, UN SEUL BUT a créé une structure en étoile, qui s'appuie sur des personnes de confiance du monde de l'Eglise et scolaire.
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La collaboration avec les enseignants, les éducateurs est quotidienne et, chaque début d'année, un séjour sur place de quatre semaines permet de transmettre l'essentiel: le respect de l'autre par des cours, des animations, peu importe le passé.
.Pour y parvenir, UN SEUL BUT mise sur un langage universel, et notamment le football. La fascination pour ce jeu est universelle. Un ballon permet de dépasser les rancunes, rapproche ceux que la vie a séparé. Il promeut l'échange, la solidarité, le vivre ensemble, l'estime de soi. Mais le sport, c'est aussi l'occasion de promouvoir la santé, de parler nutrition et émancipation, notamment pour les jeunes filles, de faire prendre conscience de ses droits. Idem pour les prisonniers, souvent politiques, qui reprennent espoir.